Mobilité douce, éco-mobilité ? Le déplacement en transports en commun est-il compatible avec la pratique régulière ou occasionnelle de la moyenne ou même de la haute montagne ?
En montagne, populations locales et visiteurs se déplacent quasi exclusivement en voiture individuelle.
Alors, voiture indispensable ou habitude ? Il est urgent de réformer cette approche individualiste des transports afin de réduire les nuisances. C’est le projet « Mobilité douce ».
Les atteintes à l’environnement naturel mais aussi humain sont multiples : encombrement des espaces, pollution de l’air, pollution sonore et visuelle, stress, fatigue, augmentation du budget individuel… Ces impacts sont d’autant plus dommageables aux milieux naturels montagnards qui sont par nature plus fragiles et qui se régénèrent moins vite.
Face à cette situation, il s’agit de voir comment les nouvelles formes de mobilité – transports en commun, navettes, co-voiturage – permettent de pallier les problèmes de déplacement et de stationnement dans les espaces de montagne, de gérer la sur-fréquentation des sites phares et d’améliorer les retombées économiques sur les territoires. Les témoignages sont formels : moins de voitures c’est plus de plaisir et plus d’évasion.
Randonner en montagne, en transports en commun
Avec le développement des offres de transports en commun il est de plus en plus facile d’accéder à des sites de randonnées, même si l’information peine encore à être connue. A l’échelle d’un territoire (massif montagnard, vallée alpine), des randonnées à la journées peuvent se faire en transports en commun, avec des services de navettes aordables qui desservent les principaux sites de pratique.
Dans certains lieux, une approche en transports en commun est même recommandée et encouragée pour réduire la circulation sur des petites routes de montagne et la surfréquentation des parkings en altitude. C’est le cas par exemple en Vanoise, avec la commune de Pralognan qui a mis en place des navettes gratuites vers les Fontanettes et les Prioux, ou Termignon, qui propose une navette gratuite desservant Le Coëtet et Bellecombe. Prendre la navette c’est moins de stress, moins de fatigue, et moins de pollution en montagne !
Quand on vient de loin c’est souvent plus compliqué, les durées de trajets plus longues et les correspondances entre TER et bus locaux étant parfois des freins à l’utilisation des transports en communs pour une randonnée à la journée. Sur des randonnées plus longues, l’utilisation des transports en communs peut toutefois permettre de bien optimiser ses journées de marche, sans subir les bouchons sur la route, et sans la fatigue de la conduite !
Les solutions mobilité douce proposées par les territoires de montagne
Des collectivités ont mis en place des réseaux de transports performants qui desservent les sites de randonnées. Voici quelques exemples (liste non exhaustive) si vous souhaitez essayer facilement la mobilité douce en montagne :
- Le département de l’isère propose toute l’année des dessertes régulières des zones montagne (Chartreuse, Belledonne, Vercors) en bus depuis Grenoble. Réseau cars Isère (anciennement transisère)
- En été la communauté de communes Haute-Maurienne-Vanoise met en place un réseau saisonnier de transports, qui vous permet d’accéder sans voiture aux stations de Haute-Maurienne ainsi qu’aux principaux départs de randonnées. En associant transport en commun et remontées mécaniques, les possibilités de randonnées sont multiples !
- La vallée de Chamonix et des contamines possède un réseau bus-trains-remontées mécaniques qui permet d’accéder facilement à tous les sites touristiques et randonnées emblématiques du massif du Mont-Blanc.
Les initiatives de transport en commun/mobilité douce sont listées sur le site gouvernemental de l’Agence Nationale de la Cohésion des territoires (ANCT)
Le projet Changer d’approche, la montagne autrement
L’association Mountain Wilderness, qui oeuvre pour la préservation des espaces naturels en montagne, développe depuis plusieurs années des actions et réflexions autour de la question des mobilités douces en montagne avec le projet Changer d’approche :
- réalisation d’un Inventaire des initiatives et outils de sensibilisation en matière de mobilité douce,
- journée de sensibilisation à la mobilité douce,
- édition d’un document de sensibilisation,
- étude de fréquentation des principaux sites pour le Parc naturel régional de Chartreuse,
- mise en place d’une base de données des activités réalisables en transports en commun avec la création du portail internet changer d’approche,
- édition de brochures et de guides internet « 10 idées de sorties montagne sans voiture » pour différents massifs des Alpes
Le portail changer d’approche vous permet de rechercher des sites sportifs de plein-air (randonnées, courses d’alpinisme, sites d’escalades, plans d’eau de baignade…) accessibles en transports en commun.
Selon MountainWilderness, voyager en transports en commun ce n’est pas « perdre son temps » mais « prendre son temps ».
Et quand il n’y a pas de desserte transports en commun ?
Pour certains lieux non desservis par les réseaux de transports traditionnels, il existe toujours l’alternative covoiturage ou autostop. Des sites comme Mobicoop (libre et gratuit) ou son concurrent le mastodonte BlaBlaCar (plus commercial) vous permettent de trouver un trajet parmi de multiples destinations.
Enfin le service rezo pouce facilite les transports en proposant une alternative entre covoiturage et autostop.
D’autres idées pour une approche de la montagne sans voiture ? Proposez-les en commentaires ou envoyez moi un mail et je me ferai un plaisir de les ajouter !
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