Chers visiteurs, aujourd’hui je vous dévoile un article qui vous sera très précieux si vous envisagez de voyager nature en Amérique du Nord (USA, Canada), en Europe de l’Est, en Europe du Nord et en Russie (Sibérie), ou dans toute zone sauvage peuplée par des animaux… sauvages ! Et oui, même si cela n’est pas vraiment nécessaire dans nos montagnes (Alpes, Pyrénées), il est des pays ou ces connaissances s’avèrent indispensables ! Nous allons donc voir comment randonner, et bivouaquer en avec des animaux sauvages (loup, ours, coyote, glouton…). Vous découvrirez tous les secrets, de la préparation de la randonnée, à l’installation du bivouac, pour partager la nature en toute sécurité.
Le comportement des animaux sauvages répond à certains codes que nous allons déchiffrer ensemble, pour que vous puissiez interpréter et anticiper les réactions des animaux afin de ne pas vous mettre en danger inutilement.
Mise en garde
Cet article concerne exclusivement la faune d’Amérique du nord, d’Europe de l’Est et du Nord et de Sibérie, pas la faune d’Afrique, car je n’ai pas les connaissances pour parler de ce sujet, et vous devez vous douter que les comportements à adopter devant un lion affamé sont différents des comportements à adopter devant une ourse avec son petit, par exemple !
Alors c’est parti : loup, ours, coyote, élan, mais aussi glouton et caribou : vous saurez absolument tout sur la randonnée et le bivouac en leur présence.
Randonner en présence d’animaux sauvages
Si généralement les animaux sauvages se montrent craintifs face à l’homme, et c’est le cas de la plupart d’entre eux, il peut arriver [protected] qu’ils s’attaquent à l’homme pendant certaines périodes (rut, mise bas, période de famine).
Les périodes à éviter
Les périodes de rut sont généralement à déconseiller car les mâles peuvent se montrer agressifs, sans raison particulières. Pour de nombreuses espèces, le rut a lieu à l’automne. Vous devez donc redoubler de vigilance en automne.
A la saison des mises bas (généralement au printemps), ce sont les femelles qui peuvent se montrer agressives, surtout si l’on approche un peu trop de leur progéniture. La situation à éviter à tout prix est de se trouver entre une mère et son petit, ce qui déclencherait immanquablement une attaque !
Après une période de famine, en fin d’hiver par exemple, certains animaux se montreront également plus téméraires pour s’alimenter. Dans ce cas ce n’est pas vous qui les intéressez, mais la bonne odeur de saucisson qui sort de votre sac à dos, même si vous ne vous en rendez pas compte !
Garder ses distances
S’il est important de connaitre ces périodes, il est avant tout recommandé de toujours garder une distance raisonnable face aux animaux, et ce, quelle que soit l’espèce.
Par exemple, bien peu de gens se méfient des bisons ou des caribous, qui sous leurs airs tranquilles et placides n’en demeurent pas moins sauvages et imprévisibles : le moindre stress peut déclencher chez eux une attaque.
De très nombreux accidents sont dûs à des personnes qui s’approchent très (trop ?) près pour photographier, ou pire, nourrir les animaux sauvages. Bien évidemment, vous ne devez pas faire ceci !
Partir à plusieurs
Les animaux n’aiment pas être surpris. En partant à plusieurs vous ferez plus de bruit et serez plus visibles, donc l’animal vous verra ou vous entendra de plus loin, et risquera ainsi moins d’être surpris par votre arrivée. En partant à plusieurs vous êtes également plus impressionnants donc vous diminuez ainsi fortement le risque d’une attaque.
Avoir sur soi une bombonne de gaz poivré… et savoir s’en servir !
Ces aérosols s’achètent à peu près partout dans les bons magasins de sport et de loisirs outdoor. Un aérosol classique contre les chiens peut se montrer insuffisant et vous mettre en danger : pour les animaux sauvages, prenez un aérosol de forte puissance (projection de 6 à 8m). Portez-la à la ceinture, prêt à être utilisée en cas de besoin.
Si c’est la première fois que vous en achetez, demandez au vendeur de vous expliquer comment vous en servir (enlever la sécurité, pulvériser …), et surtout, ne testez pas dans le magasin, ni même chez vous, et encore moins sur votre compagne ou vos animaux de compagnie : le produit est extrêmement puissant et ne doit être utilisé qu’en extérieur et dans une situation de détresse !
Pour info, même si les conseils ci-dessus vous paraissent évidents, une amie m’a raconté plusieurs anecdotes à ce sujet, donc l’avertissement en rouge n’est peut-être pas inutile 😉
Un aérosol anti-ours est une arme. Dans certains pays vous devrez donc remplir une déclaration lors de l’achat pour avoir le droit de la porter et de l’utiliser. Vous ne pouvez pas la transporter en avion, même en soute.
La rencontre avec l’animal : comment faire ?
Pour commencer respectez bien les affichages et la signalisation de l’endroit où vous vous trouvez. Si vous rencontrez un animal sauvage, dans 95% des cas il va fuir de lui-même.
S’il ne fuit pas et se montre indifférent, contournez-le ou évitez-le à distance, en surveillant de loin ses attitudes et ses réactions. Cela peut parfois vous obliger à faire un détour de plusieurs centaines de mètres, mais c’est l’option la plus sûre. Ne tournez jamais le dos à un animal sauvage, gardez-le toujours à l’oeil !
Au cas ou l’animal s’approche ou manifeste un comportement agressif, gardez votre sang froid et surtout ne courez pas ! Cela aurait pour effet de déclencher une attaque immédiate. Groupez-vous, faites face à l’animal, agitez les bras pour essayer de paraitre plus grand et plus gros et faites du bruit.
Si cela s’avère sans succès, il est temps de sortir votre aérosol anti-ours. Enlevez la sécurité, et avancez-vous par rapport au reste du groupe. Important : placez-vous dans le sens du vent pour éviter les retours.
Lorsque l’animal est à portée de jet (6 à 8m), pulvérisez pendant quelques secondes en visant la truffe et les yeux. Le produit lacrymogène aura pour effet de stopper la progression de l’animal et vous permettra de sortir de la zone ou il se trouve. Cependant, ne lui tournez pas le dos et ne relâchez votre vigilance que lorsque vous êtes suffisamment éloignés de l’animal et que plus aucun danger n’est présent.
Comment installer son bivouac en présence d’animaux sauvages ?
L’installation du bivouac n’est pas très compliquée en soi, mais un certain nombre de règles de base doivent être respectées afin d’éviter d’être embêté pendant la nuit, ou que votre nourriture ne soit pillée par les visiteurs !
La plupart du temps, c’est l’odeur de nourriture qui attire les animaux. Vous devez donc stocker vos aliments, et tout ce qui a une odeur (brosse à dents, dentifrice, savon…) en hauteur, à l’extérieur de votre tente.
- les aliments doivent être accrochés à bonne hauteur du sol (2m pour les loups, gloutons, au moins 4m pour les ours, élans, caribous) pour ne pas que les gros animaux puissent les atteindre, et suspendus, pour éviter que les écureuils, qui grimpent aux branches, ne viennent se servir
- la tente doit être montée à bonne distance (30m minimum, 50m conseillé) du lieu de stockage des aliments, mais également du feu ou du lieu où l’on a fait la cuisine. Il est recommandé également de s’éloigner des mares et cours d’eau, ou les animaux viennent fréquemment s’abreuver
- aucun produit odorant ne doit être conservé dans la tente
Le respect de ces quelques règles vous permettra de dormir tranquille si vous devez bivouaquer dans une région ou vivent des animaux sauvages.
La plupart des Parc Nationaux des USA et du Canada possèdent des aires de camping sauvage spécialement aménagées avec des lieux pour poser sa tente, pour faire sa cuisine et des potences pour suspendre sa nourriture.[/protected]
Je vous souhaite de bons voyages et de belles randonnées !
Un grand merci à Carine pour cette illustration originale ! Voir son site
Dans certains coins de rando nord-américains, je pense aux Adirondacks notamment (État de NY), il est obligatoire pour qui veut bivouaquer, de s’équiper d’une « bear canister ». Les ours sont tellement habitués à voir l’homme qu’ils savent reproduire leurs comportements pour détacher les provisions suspendues!