Suite à l’article de la semaine dernière qui dresse le constat alarmant d’un monde en crise, et face à la nécessité de réagir, nous allons cette semaine commencer à mettre en pratique la transition énergétique.
Comment décarboner nos vies ? Par ou commencer ?
Peut-on tendre vers un mode de vie plus durable, plus soutenable ? Quelles sont les solutions que chacun peut mettre en œuvre, simplement ?
Ou se trouve le carbone dans notre vie ?
Avant d’entrer en action, je vous propose de faire un petit bilan carbone de notre mode de vie, afin d’identifier les points d’action prioritaires.
Le diagramme ci-dessous représente les émissions de gaz à effet de serre en France selon les secteurs d’activités.
Un occidental émet, en moyenne, 9 tonnes de CO2 par an. Les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre « domestiques » sont le chauffage de l’habitation et les déplacements en voiture, mais d’autres sources sont également à prendre en compte.
Par exemple, le secteur transport inclut bien sûr les émissions liées aux déplacements en voiture, en train, en avion. Mais les transports utilisent eux-mêmes de l’énergie. Le raffinement du pétrole, la production et la transformation de l’énergie électrique sont eux aussi consommateurs d’énergie, et donc émetteurs de gaz à effet de serre !
De la même façon une rénovation ou une construction de maison va jouer sur les secteur « résidentiel », mais selon que la rénovation est effectuée avec des matériaux industriels produits à l’autre bout de la planète, ou avec des matériaux naturels produits à proximité, l’impact sur les catégorie « transport » et donc par ricochet sur la catégorie « énergie » ne sera pas le même.
C’est la définition même de l’énergie grise, celle qu’on ne consomme pas directement, mais qui est induite par nos choix de consommation. Et l’énergie grise représente une part importante du bilan carbone des pays occidentaux !
Comment décarboner nos vies ?
Pour éviter que le climat ne se dérègle davantage, il faudrait diviser par 4 nos émissions de CO2 d’ici à 2050. Il est donc important de réduire, chacun à notre niveau, nos émissions individuelles de gaz à effet de serre. Des gestes simples peuvent diviser par deux nos émissions de gaz à effet de serre, et des choix plus audacieux peuvent aider à faire le reste.
Vous vous en doutez, je ne vais pas donner une recette miracle permettant de décarboner nos vies car elle n’existe pas, mais voici un petit tour d’horizon des solutions, qui permettent, sans changer radicalement de monde de vie, de faire sa part pour un monde plus vertueux :
Energie
L’énergie est le domaine le plus simple et le plus rapide sur lequel on peut agir. Mettre des lampes basse consommation dans toutes les pièces, arrêter ses appareils plutôt que les mettre en veille. Installer des multiprises avec interrupteurs et tout éteindre lorsque vous n’utilisez plus les appareils.
Transport
C’est aussi un choix assez évident et à fort impact pour toute personne soucieuse de réduire son empreinte carbone. Remplacer les petits trajets par des déplacements à pied ou à vélo. Pour les trajets plus longs, privilégier les transports en commun ou en covoiturage.
Réduire ses déchets
Emballages
Privilégier les produits avec le moins de suremballage possible, et les produits en vrac (disponibles en magasin bio, et désormais dans certaines grandes-surfaces) avec des contenants réutilisables.
Lorsque ce n’est pas possible, triez vos emballages selon les consignes de tri applicables localement.
Déchets organiques et compostables
Composter permet d’éliminer efficacement les matières organiques, tout en faisant un excellent engrais pour les sols. Les matières organiques et les éléments minéraux retournent au sol, ce qui entretient et améliore la qualité de celui-ci. Le compostage aide à réduire la quantité de déchets à incinérer/stocker, et le nombre de camions de transport. Si vous n’avez pas de balcon/jardin, vous pouvez vous tourner vers le lombricompostage, ou vers des composts collectifs (installés dans de plus en plus de villes). Le compostage, par la réduction des déchets agit directement sur la quantité de gaz à effet de serre, mais aussi sur les secteurs transport et énergie.
Alimentation
Cuisiner soi-même, et préférer des produits frais locaux aux produits transformés issus de l’agro-alimentaire et ayant transité sur de longues distances. Limiter sa consommation de viande (très consommatrice en eau, en carburants et d’un rendement très mauvais). Les choix de notre alimentation ont aussi un impact indirect (mais fort) sur les secteurs transport et énergie
Achats
Nos choix de consommation ont aussi un impact fort, par le cumul des émissions de l’industrie, du transport. Est-il vraiment nécessaire de posséder toute les derniers gadgets électroniques, polluants et fabriqués à l’autre bout de la planète dans des conditions de sécurité parfois alarmantes. L’achat d’un livre à la librairie de proximité est également préférable à une commande passée sur Amazon.
Habitation
Le choix d’une habitation a un impact fort sur les émissions de gaz à effets de serre. Choisir un logement peu énergivore est important, car la consommation (et les émissions) se cumulent au fil des mois et des années. Comme pour les achats, il est important de faire des choix réfléchis lors d’une construction ou d’une rénovation, autant en terme de performance énergétique que d’énergie grise des matériaux/techniques de construction employées. Les plus audacieux opteront pour une habitation écologique auto-construite à partir de matériaux naturels ou recyclés
Agir sur tous les domaines de notre vie
En fait il est possible d’agir sur presque tous les domaines de notre vie. Il suffit simplement de se poser les bonnes questions et d’agir selon ses convictions. Cela fait beaucoup, et vous ne savez pas par quoi commencer ? Choisissez un thème ou un domaine qui vous touche plus que les autres, et notez les actions à entreprendre pour être plus vertueux dans ce domaine. Rendez cet objectif public (en notant par exemple le poids hebdomadaire de vos poubelles). Impliquez votre famille, vos enfants ! Une fois un objectif atteint et les habitudes prises dans votre quotidien, sélectionnez un autre domaine que vous souhaitez améliorer, et ainsi de suite.
Faire sa transition écologique dans la joie…
Abordez cette transition dans la joie et avec cœur. Félicitez-vous de vos progrès, si minimes soient-ils, et autorisez-vous à ne pas être parfait(e). C’est la clé d’une transition écologique réussie ! En fonctionnant ainsi, vos progrès seront plus durables et peut-être même éveilleront ils de la curiosité chez des proches, qui à leur tour voudront essayer ces nouvelles habitudes !
… tout en restant sceptique
Restez également sceptique face aux fausses bonnes idées de certains industriels qui repeignent en vert de solutions énergivores ou émettrices de gaz à effet de serre.
Cette démarche éco-responsable et citoyenne peut s’appliquer à d’autres domaines : responsabilité sociale et sociétale, et les thèmes abordés dans cet article seront développés individuellement dans de futurs articles.
Partagez cet article à vos proches, et n’hésitez pas à réagir et à partager vos solutions et vos gestes au quotidien dans les commentaires.